Le bilinguisme infantile se répand mais reste méconnu. Pour les spécialistes, il faut changer l’approche du problème et combattre les idées reçues.« Il n’est pas vrai qu’entendre deux langues conduit à la confusion chez l’enfant et réduit sa capacité d’apprendre. Mais il n’est pas vrai non plus que les enfants peuvent apprendre comme par magie deux langues aussi vite qu’une seule » a déclaré la psychologue américaine Erika Hoff. A l’occasion de la conférence annuelle de l’Association américaine pour l’avancement de la science, la psychologue a tenu à démentir les idées reçues qui entourent le bilinguisme. Ainsi les enfants qui expérimentent plusieurs langues et peuvent avoir des retards ne sont ni désorientés, ni des génies dont la science s’apprête à surgir brutalement.L’explication est simple : « les enfants exposés aux deux langues entendent moins de chacune d’entre elles que ceux qui n’en entendent qu’une, donc cela leur prend plus de temps pour arriver au même niveau d’expérience dans chacune d’entre elles ». Il convient tout de même, en cas de retard dans l’apprentissage d’une langue, de procéder dès 2 ans à des examens de langage pour évaluer une locution tardive, notamment le Language Development Survey (LDS). En effet, une locution tardive est nécessaire et importante car elle permet de déceler d’éventuels problèmes d’autismes. Le principe du test : parmi une liste de mots, les parents doivent désigner ceux que l’enfant utilise couramment. Pour les monolinguistes la moyenne est de 150 mots tandis que les locuteurs tardifs emploient entre 25 et 50 mots. Pas de panique pour autant car si ces tests montrent que 20% des enfants ne maitrisent au début qu’un petit nombre de mot, ils comblent leur retard à partir de 5 ans.