Bébé secoué : une campagne de sensibilisation

Secouer, trop vigoureusement, son enfant pour le faire taire. Une pratique malheureusement de plus en plus courante aux conséquences toujours dramatiques. Une campagne pour informer sur le syndrome « bébé secoué » a été mise en place.

Passé le bonheur des premier mois, bébé crie, pleure, est sujet à l’insomnie, et l’énervement se fait sentir lorsqu’il faut aller le border au milieu de la nuit ? Peut-être alors le secouez-vous, riposte inconsciente, pour le calmer, même si vous n’avez aucune intention de le blesser ? Dans ce cas, du douillet lit familial, c’est sur celui de l’hôpital que votre enfant risque de finir, victime d’un phénomène grandissant : le syndrome du « bébé secoué ». Plusieurs études montrent la prévalence de l’homme qui représente donc 75% des agresseurs. Les auteurs de cette maltraitance sont donc entre 30 et 50% les pères des enfants, 20% sont les amis de la mère et 10 à 20% les nourrices et baby-sitters.

Ce syndrome d’impact des secousses touche majoritairement (60%) des nourrissons mâles et de moins de six mois. Pourquoi ? Tous les enfants naissent avec un espace entre le cerveau et les méninges. Un espace plus important chez le garçonnet que chez la fillette. Le cerveau, relativement mobile, peut donc en cas de chocs et de secousses trop importantes heurter la boite crânienne : c’est la commotion. Cela entraîne des lésions au niveau des tissus neurologiques ainsi que la coupure des vaisseaux sanguins, produisant par ailleurs hémorragies intracérébrales et rétiniennes et hématomes extra et intracérébrales. Des raisons auxquelles il faut ajouter le rapport inégal entre le poids de la tête et du corps. Disproportionnée, trop grosse, les muscles du cou sont trop faibles et incapables de maintenir convenablement la tête.

Les conséquences peuvent être mortelles dans 10% des cas. Un enfant maltraité sur deux souffre d’épilepsie contrôlée, de paralysie ponctuelle, de retard mental modéré, quand un sur huit verra ces symptômes fortement aggravés. Rappelons qu’environ 200 cas sont constatés chaque année en France. Pour enrayer ce phénomène, des professionnels de la santé, l’URPSML, (Union régionale des professionnels de santé médecins libéraux de Paca) ont décidé de sensibiliser les jeunes parents de moins de 25 ans qui commettent majoritairement ces brutalités. 3500 affiches vont être distribuées aux professionnels de santé pour qu’ils avisent leurs patients des risques méconnues du syndrome. Une initiative qui tentera de mettre en évidence ces gestes inconscients qui paraissent anodins. Des caractéristiques qui rendent ce syndrome particulièrement difficile à identifier et combattre.

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