Le gliome infiltrant du tronc cérébral touche les enfants en bas âge, avec une pointe à 6 ans. Deuxième tumeur de l’enfant après la leucémie, elle reste une maladie rare qui compte en moyenne 49 nouveaux cas chaque année en France. Une équipe d’oncologues français vient de faire une découverte majeure qui ouvre la voie vers un meilleur traitement.
Quid du gliome infiltrant ?
Un gliome est une tumeur cérébrale issue du tissu nerveux (neurones), intervenant dans le système nerveux central (encéphale, moelle épinière). Il représente 45% des tumeurs primaires. Il se forme directement dans le cerveau au contraire de ses homologues secondaires qui résultent des résidus d’anciens cancers pour y terminer leurs courses, via le sang. Dans 10% des cas le gliome infiltrant du tronc cérébral est bénin (bas grade) quand 8 cas sur 10 (haut grade) sont hautement malins et infiltrants. Dans ce cas ils sont inopérables et difficiles à diagnostiquer.
Les symptômes ? Le gliome affecte les fonctions liées à son emplacement, notamment responsable de la vision, de l’équilibre, de la force et la déglutition. En augmentant de volume, la tumeur fait pression sur le cerveau, ses tissus, les nerfs, entrainant convulsions, maux de tête, douleurs au bas de la tête, perte de l’équilibre, paralysies de la face ou encore de l’œil. A l’heure actuelle, le traitement le plus efficient reste la radiothérapie. Des chimiothérapies peuvent aussi être effectuées mais ne permettent de gagner que 6 mois d’espérance de vie.
Un avenir sur le chemin de la guérison ?
Les oncologues de l’Institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR) de Villejuif (Val de Marne) viennent de remporter une bataille contre cette maladie. L’équipe du Dr Jacques Grill, en collaboration avec les équipes de l’hôpital Necker-Enfants Malades de Paris et du Dana-Farber Cancer Institute de Boston (USA), ont réalisé une série de 20 biopsies de gliomes infiltrant.
Ils ont mis en évidence une mutation génétique qui interviendrait dans le développement du gliome. Le gène concerné est porteur d’espoir, car il a déjà été identifié et isolé dans des cancers du sein chez l’adulte. Des traitements médicamenteux ciblant expressément cette mutation existent où sont en cours d’élaboration. Une découverte qui selon les auteurs de l’étude « pourrait donc bouleverser le pronostic vital pour ces enfants ».