Le « congé paternité » rejeté par l’Assemblée

La proposition de prolonger le congé maternité et de mettre en place un « congé paternité » n’a pas été adoptée par l’Assemblée. Une « fausse bonne idée » ?

« La protection de la santé des femmes et de l’égalité salariale et sur les conditions d’exercice de la parentalité ». Voilà l’objectif de la proposition de la sénatrice socialiste Claire-Lise Campion. Trop révolutionnaire pour notre vieille France ? Le projet de loi n’a en tous cas pas convaincu l’Assemblée. Il sera à nouveau discuté en séance la semaine prochaine.

Pas de repos pour les pères !

L’article du projet de loi qui secoue le plus l’opinion, c’est la réforme du congé paternité… Claire-Lise Campion prévoyait qu’il soit rebaptisé « congé d’accueil de l’enfant », et par la même, qu’il ne soit plus réservé au père mais au « père assuré, [au] conjoint assuré, [à] la personne assurée vivant maritalement avec la mère de l’enfant ou ayant conclu avec elle un pacte civil de solidarité ». Une idée qui a provoqué un tollé à l’Assemblée, mais qui semble être une solution simplissime pour porter un regard plus égalitaire sur les jeunes parents.

Le prolongement du congé maternité rejeté

Le prolongement du congé maternité de seize à vingt semaines est le point central du projet de loi. Pour le défendre, la sénatrice avait mis en avant le retard de la France, qui « se situe dans la moyenne inférieure de l’Union européenne en termes de durée de l’indemnisation du congé maternité ». Garantir de meilleures conditions de vie aux futures mères, d’accord. Mais qui dit congé maternité plus long, dit inégalités creusées face aux réalités de l’emploi, surtout si le congé paternité reste quasi-inexistant. C’est l’argument qu’a défendu la députée UMP Valérie Boyer : «  C’est une fausse bonne idée ».

Une question de budget

Il y a un article dans la proposition de loi de la sénatrice PS sur lequel on s’accordera tous : l’article 4, qui préconise pour les femmes en congé maternité « une indemnité compensatrice d’un montant équivalent au salaire ». Une vraie bonne idée, celle-là, qui permettrait aux femmes de ne pas être pénalisées financièrement.

Certains députés de la majorité se sont surtout inquiétés du coût de cette mesure : « 500 millions d’euros » d’après les défenseurs du projet de loi, « 3 milliards d’euros », pour la secrétaire d’Etat à la Famille, Nadine Morano.

Verdict la semaine prochaine.

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