Le débat sur l’adoption nationale, très peu pratiquée en France, est relancé par l’Académie de médecine…
L’Adoption Nationale : un parent pauvre
Vietnamiens, haitiens, somaliens, brésiliens, par des stars ou non, les enfants adoptés sont surtout des enfants étrangers: en 2008, sur 4000 adoptions par des familles françaises, seulement 726 enfants étaient nés en France. Il y a donc eu une diminution de moitié au cours des 20 dernières années alors que l’adoption internationale a quadruplé.
Pourtant, la législation plus contraignante pour adoptions internationales et les demandes d’adoption sont toujours plus nombreuses.
De plus, il n’y a pas moins d’enfants orphelins ou abandonnés mais pour être adopté il faut être déclaré officiellement abandonné, c’est à dire être pupille de l’état. Or, chaque année, sur 250 000 enfants suivis par la protection de l’enfance, seulement 200 deviennent pupille de l’état. Pour y parvenir, c’est un dispositif complexe: 4 ministères sont impliqués dans la procédure, la lenteur des administrations…
L’Académie de médecine en faveur de l’adoption
L’académie de médecine a adopté un rapport intitulé « Faciliter l’adoption nationale ». Ce rapport met l’accent sur quelques aspects qui devraient faciliter l’adoption nationale.
L’obligation pour les médecins de signaler « sévices avérés », ce qui entrainerait aussitôt le retrait des droits parentaux sans passer par une procédure pénale. En effet, aujourd’hui, il y a 20 000 maltraités signalés par an et peu de cas sont signalés par des médecins qui se retranchent souvent derrière le secret médical et qui ne sont pas forcés de signaler les cas de maltraitance.
Le deuxième point important est le changement du délai de réévaluation du « désinteret parental », passant de 1 an à 6 mois c’est à dire que les enfants seraient pupilles de l’état si , placés en famille d’accueil, ces enfants n’ont pas de contact avec leurs parents pendant plus de 6 mois. En effet, selon les psychiatres, le désinteret parental est une maltraitance psychologique.
Cependant, l’adoption nationale reste un sujet délicat: elle ne fait pas l’unanimité, surtout parmi les professionnels de la protection de l’enfance, qui privilégient les liens biologiques et le rapprochement avec la famille d’origine.