A la naissance, certains bébés semblent « mous ». Ils ont des difficultés pour téter et doivent être nourris par gavage. Par la suite ils seront beaucoup plus lents que d’autres pour tenir leur tête, se redresser, s’assoir et marcher. Leur manque de tonus musculaire est appelé hypotonie. Mais que recouvre cette terminologie ?
L’hypotonie du bébé, qu’est-ce c’est ?
L’hypotonie du nourrisson se traduit par une faiblesse musculaire, que ce soit au niveau axial (muscles du tronc), au niveau périphérique (muscles des bras, des jambes) ou les deux. Elle peut être responsable, dans les formes les plus graves, de troubles respiratoires et de troubles de la déglutition.
L’hypotonie est un signe assez fréquent chez l’enfant, associé à des pathologies très diverses. Elles sont d’origine centrale (c’est-à-dire touchant le cerveau, le cervelet ou la moelle épinière) ou neuromusculaire. Dans une étude publiée en juillet 2007, sur 144 enfants vus en pédiatrie entre 1999 et 2005 par le centre de référence neuromusculaire de Strasbourg, les atteintes du système nerveux central représentaient 82% des cas.
Bébé hypotonique : les antécédents
Face à un nourrisson hypotonique, on commencera par étudier ses antécédents médicaux (anamnèse). On recherchera notamment des événements survenus pendant sa vie in utéro ayant pu engendrer des lésions cérébrales (traumatisme, infection maternelle…) ou pendant l’accouchement (par exemple, une expulsion prolongée peut être signe d’une atteinte neuromusculaire).
Chez un nourrisson de quelques semaines/mois, un retard de développement cognitif, une épilepsie, une micro- ou macrocéphalie (diamètre de la tête inférieur ou supérieur à la normale) sont autant de signes qui orientent vers une atteinte centrale… mais pas toujours. Géraldine, maman de Maxence, 20 mois, raconte :
« On a découvert à 7 mois que notre fils avait une hydrocéphalie externe. Cet excès de liquide dans sa structure crânienne lui a provoqué un retard moteur : il a tenu assis à 10 mois, a su se mettre debout en appui à 15 mois, a fait du quatre pattes à 18 mois et ne marche pas aujourd’hui à 20 mois. Mais d’après les examens que nous avons faits, le retard est seulement moteur ! Depuis une dizaine de mois maintenant nous lui faisions faire des séances de kiné (une fois par semaine) et de la psychomotricité (une fois toutes les six semaines). Il a fait beaucoup de progrès, et en plus les derniers examens ont révélés que l’hydrocéphalie se résorbe : son périmètre crânien diminue. Mais il est encore un peu trop mou dans les jambes, donc il faut continuer les séances de kiné encore et encore, le stimuler pour que son hypotonicité régresse. Dans quatre mois nous ferons une IRM pour voir s’il n’y a pas de soucis au niveau du cervelet ».
A l’opposé, un retard moteur isolé ou des troubles de la déglutition indiqueront plutôt une atteinte périphérique. Enfin, certaines affections non neurologiques (maladies héréditaires du collagène, hypothyroïdie…) peuvent s’accompagner d’une hypotonie. A ce stade, l’étude de l’histoire familiale est capitale car un grand nombre de pathologies associées à une hypotonie ont une origine génétique.
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