Dans ses premiers jours, bébé en voit de toutes les couleurs. Il est né tout rouge, le voilà tout jaune… En attendant qu’il découvre les joies du fluo à l’adolescence, quelques explications sur la jaunisse du nourrisson.
La jaunisse du nourrisson: une affaire de globules rouges
La jaunisse du nourrisson, dit également ictère, atteint de très nombreux bébé : 50 % des bébés arrivés à terme, et jusqu’à 90 % des prématurés. Elle est en général bénigne mais peut s’avérer dangereuse dans certain cas.
La jaunisse apparait généralement entre 24 et 48 heures après la naissance du bébé. La peau prend alors une teinte jaune, de même que les gencives et parfois même le blanc des yeux.
Ce changement de couleur est du à un pigment jaune nommé bilirubine, produit par tout être humain en faible quantité. Lorsque le taux de globules rouges est excessif, le corps les élimine et les transforme en bilirubine. Le pigment reste un moment dans le sang avant d’être éliminé par le foie, puis évacué. C’est également ce pigment qui colore l’urine, ce qui en fait un bon indicateur : un enfant dont les urines sont trop claires n’élimine pas assez de bilirubine.
Jaunisse du nourrisson: une crise de foie
La majorité des cas de jaunisse du nourrisson sont dus à un surmenage du foie. Dans le ventre de sa mère, le fœtus consomme beaucoup de globules rouges. Passé la naissance, il n’en a plus besoin et doit donc les éliminer. Il arrive cependant que le foie ne soit pas complètement mature, dans les cas de prématurés en particulier : il n’est pas capable d’évacuer assez rapidement toute la bilirubine qui, stagnant dans l’organisme, donne au bébé son teint jaune. Ce cas est de loin le plus courant et ne nécessite pas de traitement particulier. La jaunisse du nourrisson disparait en général dans un délai de trois semaines.
La jaunisse peut résulter des suites d’un hématome ou d’un écoulement de sang provoqué lors de l’accouchement. Encore une fois, le taux de globule rouge monte très rapidement, entrainant lors de son élimination une quantité de bilirubine trop importante pour le foie.
La jaunisse du nourrisson: Un suivi quotidien
Dès la naissance et pour éviter toute complication, le taux de bilirubine est suivi quotidiennement par les médecins (la procédure est automatique pour les prématurés). Un capteur électronique, posé sur la peau de bébé, calcul le taux de bilirubine en permanence. Si ce taux dépasse une certaine dose, une prise de sang est effectuée en prévision d’un traitement.
La photothérapie est le traitement le plus utilisé : il repose sur l’utilisation de la lumière. Le bébé est exposé à des tubes fluorescents émettant une lumière bleue ou blanche, rendant la bilirubine plus soluble et donc plus simple à éliminer. Les séances se pratiquent dans un berceau spécial, à raison de trois ou quatre heures par jour. Face aux rayons, les yeux du bébé sont protégés par un masque. Bref : une séance d’UV pour retrouver bonne mine !
L’ictère du lait
Tout aussi bénin, il existe aussi un ictère dit « ictère du lait ». Il est provoqué par l’allaitement : une substance présente dans le lait maternel bloque les mécanismes d’élimination de la bilirubine. Dans ce cas, la jaunisse perdure tout au long de l’allaitement. Inutile pour autant de s’inquiéter, ni d’arrêter d’allaiter : le taux de bilirubine reste constant et disparait passé l’allaitement, sans laisser de traces.
Des ictères plus graves
Certaines jaunisses du nourrisson sont plus graves. Elles apparaissent en général dès la naissance de l’enfant. Lorsque le taux de bilirubine n’est pas du tout contrôlé, il atteint des niveaux dangereux pour la santé du bébé : un ictère dit nucléaire peut toucher le cerveau et entraîner des lésions cérébrales irréversibles. Il s’agit néanmoins de cas exceptionnels, et qui peuvent souvent être prévenus à l’avance.
Ictère par incompatibilité sanguine
Une incompatibilité sanguine entre la mère et l’enfant peut causer une jaunisse grave. Que ce soit une incompatibilité de groupe ou de rhésus, la mère est porteuse d’anticorps pouvant détruire de manière excessive les globules rouge du bébé. Afin d’y remédier, une transfusion de sang, parfois in utero, peut être pratiqué.
Les cas d’incompatibilité sont en général suivis bien avant la naissance du bébé. Les jaunisses dues à l’incompatibilité peuvent se révéler bénignes mais nécessitent néanmoins un suivi important, les risques de déboucher sur un ictère nucléaire étant plus important.
Ictère cholestatique
Le plus grave, l’ictère dit cholestatique, est du à l’oblitération d’une des voix excrétatrices de la bile, empêchant les fonctions enzymatiques et donc la suppression de la bilirubine. Les causes sont multiples : l’obstruction des voies peut être provoqué par un gros calcul, voir une tumeur. Il peut également s’agir d’une malformation ou d’une infection néonatale.