La plupart des nourrissons présentent à la naissance des signes de strabisme, en général passagers et donc peu inquiétants. Si le phénomène perdure après les quatre premiers mois, le recours à un ophtalmologiste est primordial : bénin s’il est pris en charge rapidement, le strabisme peut devenir bien plus problématique avec le temps.
Affronter le strabisme de bébé droit dans les yeux
Le strabisme de bébé est un phénomène qui touche environ 5 % des enfants, sans différenciation entre fille et garçon.
Le strabisme de bébé est en grande partie héréditaire : la probabilité d’être atteint pour un enfant est d’environ 50 % si un des membres de la famille développe déjà un strabisme.
On parle de strabisme lorsque les axes des deux yeux ne sont pas parfaitement parallèles. On différencie :
– strabisme convergent (œil tourné vers l’intérieur)
– strabisme divergent (œil tourné vers l’extérieur).
Strabisme de bébé : quand s’inquiéter si bébé louche?
Le strabisme du bébé se soigne très bien s’il est pris en charge à temps. Il est donc primordial de réagir le plus tôt possible.
Le strabisme peut se déclarer durant les trois premières années, à n’importe quel moment et peut parfois se détecter dès les premiers regards. Il ne devient vraiment inquiétant que s’il perdure après le quatrième mois.
Jusqu’à deux ans, le bébé forme sa vision binoculaire, c’est-à-dire l’emploi simultané de ses deux yeux, mais sans avoir besoin de netteté dans sa vue. Aux alentours de la troisième année (et de l’entrée en maternelle), l’enfant peut avoir besoin de lire ou de se concentrer, ce qui nécessite plus de précision. Le strabisme peut se déclencher à ce moment là.
Les causes du strabisme de bébé
Les causes du strabisme sont diverses : faiblesse du muscle oculaire, maladie de la rétine, ou problème de vue (forte hypermétropie ou anisométrie). Mais le phénomène peut également résulter d’un problème advenu lors de la grossesse, voir de l’accouchement, ou même masquer une tumeur, et nécessite donc une vraie attention.
Dans environ un cas sur deux, le strabisme dérive vers une amblyopie. Le cerveau n’arrivant pas à traiter correctement les informations des deux yeux supprime complètement la vision de l’œil le plus faible. Non sollicité, cet œil s’affaiblit jusqu’à devenir complètement aveugle, parfois de façon définitive : agir rapidement est impératif.
Garder le strabisme de bébé, à l’oeil
Il est impératif de consulter un ophtalmologue dès l’apparition de symptômes du strabisme. Malheureusement, le remarquer n’est pas toujours simple. En cas de strabisme intermittent, l’œil ne dérive qu’en de rares occasions, lorsque bébé est fatigué par exemple, et peut passer inaperçu.
Deux tests simples permettent de se faire une idée immédiate : lorsque l’enfant fixe une lumière, le reflet doit se trouver au centre exact de chaque œil. Encore plus simple, le test de l’occlusion consiste à masquer successivement chacun des deux yeux : lorsque son œil valide est caché, le petit pleure, tandis qu’il ne marque aucune réaction pour l’autre. Ne pas parvenir à attraper un objet qu’on lui tend ou les jouets qui l’entourent sont également des signes d’un problème de vue.
Le strabisme chez l’enfant : une affaire de correction
Jusqu’à environ cinq ans, les principaux problèmes de strabisme peuvent être corrigés efficacement. Plus le problème est pris tôt et plus le traitement sera court et le résultat concluant. Passé ce délai, les séquelles, notamment la perte de vision d’un œil, peuvent être définitives.
Le strabisme étant lié aux muscles de l’œil, le principe est de les remettre en forme par l’entraînement ! Pour cela, on force l’œil à se redresser en obturant la vision de l’autre, sur une période de trente minutes à trois heures par jour. Cette obturation se fait par le port de lunettes spéciales disposant d’un cache masquant l’œil le plus fort.
Strabisme : la chirurgie esthétique à l’oeil
Dans environ 30 % des cas, le recours à la chirurgie est nécessaire. L’opération ne touche pas aux yeux mais déplace les muscles de l’œil affaibli pour les redresser. Aucune opération n’est possible avant quatre ans mais il est souvent préférable d’attendre la puberté.
Même bien soigné, le strabisme nécessite une prise en charge pour la vie entière, à raison d’un contrôle tous les ans. Dans la plupart des cas, il ne provoque pas de retard, psychomoteur ou autre et n’empêche pas bébé de poursuivre une vie tout à fait normale, hormis un préjudice esthétique.
Comment soigner le strabisme ?
Si nous savons désormais que ce phénomène est très souvent héréditaire et qu’il existe deux formes de strabisme, il reste de nombreuses questions pour le dépister et le soigner. Certes, le bilan visuel effectué chez le pédiatre permet de gagner du temps dans le dépistage. Mais il faut néanmoins rappeler que ce n’est pas avant trois ans qu’on peut déceler avec certitude un strabisme chez un enfant. Un casse-tête quand on sait que certains cas ne sont pas visibles à l’œil nu.
La meilleure solution pour traiter le strabisme reste de porter des lunettes de vue. Après identifié l’œil dévié ou « paresseux », l’ophtalmologiste va faire travailler le patient en lui mettant un cache sur l’autre œil durant plusieurs heures chaque jour. Pour que cela soit efficace, il faut absolument que l’enfant soit suivi régulièrement par un orthoptiste.
Tous les trois mois en moyenne, pour vérifier si la correction des verres est toujours optimale. Après plusieurs mois de travail, l’acuité visuelle de l’œil dévié doit remonter. A partir de ce moment précis, il sera possible d’envisager une chirurgie pour réaligner l’axe de l’œil en question. On l’a bien compris, le strabisme n’est pas une fatalité…