Encore le nez qui coule… A peine une semaine de crèche depuis les dernières vacances, et il a déjà récolté une rhinopharyngite ! Dès l’automne, la rituelle complainte des mères de famille commence : il faut dire que cette infection généralement bénigne va rythmer toutes les saisons froides de la vie d’un tout-petit.
La rhinopharyngite de bébé : des chiffres qui font éternuer !
La rhinopharyngite, c’est le rhume des petits entre six mois et… six ans. Infection ORL bénigne, ette inflammation du nez et du pharynx (le fond de la gorge), le plus souvent d’origine virale, est très fréquente chez les enfants de cet âge : plus de dix millions de consultations par an y sont liées !
« C’est un passage obligé qui témoigne de l’adaptation de l’enfant à son environnement », affirme le guide Vidal des enfants (Larousse). Alors, il n’y a plus qu’à prendre son mal en patience… en attendant que ses défenses immunitaires se développent : l’enfant deviendra alors moins sensible aux infections de ce type.
Carte d’identité d’une rhinopharyngite
La muqueuse du nez est congestionnée et secrète du mucus en abondance, ce qui provoque l’obstruction nasale. Autrement dit, votre enfant a le nez bouché ou qui coule… Cela rend les bébés irritables et agités. Ils ont du mal à s’endormir parce qu’ils ne savent pas encore bien respirer par la bouche.
Et pour peu que celle-ci soit déjà occupée par le pouce… D’autres symptômes peuvent se présenter, listés par le Vidal : légère fièvre, toux pour cracher les glaires, maux de ventre, de tête, de gorge et d’oreille (sans otite), manque d’appétit, fatigue, larmoiement des yeux ou gonflement des ganglions du cou (petits organes sphériques stimulant la fabrication d’anti-corps). Normalement, tout rentre dans l’ordre spontanément, sans médicament, au bout d’une semaine. Mais, suivant le virus en cause, une surinfection bactérienne peut également se développer, et la rhinopharyngite dégénérer en otite, laryngite, sinusite, bronchite…
Comment soigner la rhinopharyngite
Traitement numéro 1 de la rhinopharyngite : le lavage du nez au sérum physiologique, ou avec tout produit dérivé de l’eau de mer, « quatre à six fois par jour et en particulier avant les repas » précise le pédiatre Philippe Grandsenne dans Bien soigner votre bébé (Hachette pratique). Allongez bébé sur le dos, tournez sa tête, versez un peu de sérum dans la narine supérieure. Les mucosités s’évacueront ainsi par l’autre narine.
Recommencez autant que nécessaire, puis renouvelez l’opération de l’autre côté. Autant dire que ce n’est pas le soin préféré des bébés… Pour les plus petits, vous pouvez compléter en aspirant les sécrétions avec un mouche-bébé (vendu en pharmacie environ 5€). « Le guide médical de votre enfant » (Marabout) précise qu’il ne faut pas l’utiliser trop souvent pour ne pas irriter encore plus la muqueuse nasale : cela ne ferait qu’augmenter les sécrétions. Et dès que possible, (dès 20 mois), apprenez à votre enfant à se moucher ! Du paracétamol sera prescrit si votre petit a de la fièvre, et des antibiotiques en cas de surinfection bactérienne.
Que faire si la rhinopharyngite revient trop souvent ?
Attention : en cas de rhinopharyngites à répétition (plus de sept ou huit dans l’année), il y a lieu d’enquêter sur d’autres facteurs de risque : humidité du logement, allergie de l’enfant, déficit immunitaire… Une fois cela déterminé, le médecin vous aidera à mettre en place une stratégie adaptée.
L’ablation des végétations ne sera envisagée que si le nez de l’enfant reste constamment bouché et qu’il ronfle la nuit. A côté de ce suivi médical, tablez sur quelques gestes de prévention qui ont fait leur preuve : ne laissez pas couler le nez de son enfant, évitez de sortir par temps froid et humide, lavez souvent les mains (comme les vôtres), limitez les bisous sur la bouche, ne chauffez les pièces à plus de 19 ou 20°C, évitez les échanges de couverts et de verres entre enfants et ne fumez pas en leur présence.