Nos filles sont délicates et nos garçons sont des petits brutes en herbe… C’est du moins souvent comme cela que l’on a tendance à les caricaturer. Mais que cachent ces clichés sur leur caractère et leur comportement ? Ces différences sont-elles plus une question de nature ou de construction sociale ?
Les garçons sont comme ci, les filles sont comme ça
Virginie est la maman de Nicolas 5 ans, d’Antoine 3,5 ans et d’Elisa, 18 mois. Elle n’a pas vu de différence entre ses grossesses ni après les naissances, en tout cas sur le plan des acquisitions (tenir assis, babiller, ramper…). « Par contre, mes deux garçons étaient bien plus costauds, avaient plus de force dans les jambes que ma fille au même âge. Ils avaient également plus d’appétit qu’elle. De son côté, elle est plus douce dans ses gestes et plus collée à moi, mais c’est peut-être parce que j’ai arrêté de travailler depuis sa naissance ».
De son côté, Geneviève, 55 ans, maman de deux filles et d’un garçon, mère au foyer jusqu’aux 3 ans de sa dernière, se souvient que ses filles ont parlé plus tôt que son garçon, qu’elles étaient plus chipoteuses alors qu’il était franchement bagarreur, qu’il était plus naïf alors qu’elles étaient plus dissimulatrices, mais aussi plus dégourdies, plus coquettes, et qu’ils étaient tous, par contre, aussi câlins les uns que les autres.
Education fille et garçon: dépasser les stéréotypes
Dans le discours populaire, force, courage, ténacité, absence de peur sont souvent présentées comme les traits de caractères « innés » des garçons. Fragilité, douceur, empathie, communication, plutôt comme ceux des filles. « Fadaises que tout cela », estime Patrick, papa d’Alix, bagarreuse de 6 ans, et d’Arsène, doux bonhomme de 8 ans. Les différences qu’il a pu observer entre ses enfants dès leur plus jeune âge sont selon lui « liées à leur caractère et à leur place dans la fratrie, et non à une nature féminine ou un éternel masculin ».
Pourtant, de nombreuses études montrent que les garçons souffrent plus souvent que les filles de manque de concentration, d’hyperactivité, de mensonge, d‘agressivité, de bagarres, de désobéissance et de destructivité. Du côté des filles, on constate plus d’anxiété, de soucis, de tristesse et de tendances dépressives. Alors d’où viennent ces différences ? Sait-on les expliquer ?