Le nouveau-né a de grandes capacités dès la naissance à communiquer avec ses parents et son entourage. Il est difficile parfois aux parents de distinguer leur language et ce n’est qu’au fil du temps que les échanges se multiplieront.Dès la naissance, le nouveau-né est capable de ressentir des émotions. Pour les manifester, il emploiera différentes mimiques et attitudes physiques qui lui permettent de communiquer et de se faire comprendre.
En effet, dès ses premiers jours, le nourrisson passera par différents stades émotionnels, qui dépendront des stimulations de la journée et aussi de l’état émotionnel de sa mère.
Il est parfois difficile pour les parents de distinguer les significations de tous les bruits de leur bébé. Chaque réaction sera fonction de l’état émotionnel du bébé car chacun réagira différemment au même stimuli. Le nourrisson fait beaucoup de petits bruits nuit et jour sans pour autant qu’ils signifient quelque chose. Cependant, lorsque le nourrisson entre dans un état de détresse ou lorsqu’il est dans un bien-être, les parents arrivent facilement à distinguer ses comportements par des attitudes significatives.
En effet, dans un état de détresse intense, le bébé pleure et crie très fort. Son comportement s’accompagne de très grands gestes désarticulés, il rougit très vite et en oublie parfois même de respirer. Pour arriver à ce stade, il sera passé par un état d’éveil agité où il gesticulera beaucoup en faisant beaucoup de grimaces.
Les causes de ses réactions peuvent dépendre de l’état émotionnel de sa mère et du temps qu’elle mettra à réagir face aux besoins qu’il exprime. En fonction, la réaction du nourrisson sera plus ou moins explosive..
D’autres part, pour exprimer un bien-être et un contentement, le bébé fera aussi des bruits réguliers associés à de légers sourires tout en bougeant ses bras et ses jambes doucement sans énervement démesuré. Ce sont de grands moments d’ouverture, d’interaction, d’apprentissages, mais aussi de tétées, et de câlins.
« La fonction essentielle de la mère est de recevoir et de partager les sensations et émotions premières du bébé (…) (la mère est en fait la machine pensante du bébé). »
Pendant ces 6 à 8 premiers mois de vie, le bébé ne fait pas la différence entre son corps et celui de sa maman. Dans son esprit, les deux ne font qu’un. Cela signifie aussi qu’au niveau de son état émotionnel, ces réactions découlent de celles de sa mère. Il est important pour le bébé que sa mère écoute constamment ses émotions pour qu’il puissent apprendre à réagir en fonction des différents stimuli qui l’entourent quotidiennement. Suivant ces sensations et ses émotions, le bébé se référencera toujours aux émotions de sa mère. Pendant une période de stress, il est important que le bébé soit en présence de sa mère pour qu’il puisse trouver tout le réconfort et la sécurité dont il a besoin. Sinon, en présence d’autres personnes étrangères comme amis ou « nounou »ou autres, ses émotions peuvent être mal interprétées, mal comprises et donc réprimées.
Voici quelques citations du livre d’Isabelle Filliozat « Au coeur des émotions de l’enfant » qui reflètent très bien l’art et la manière de devenir un parent attentif aux émotions de l’enfant.
« Etre parents, c’est certes accepter de mettre de côté pour un temps ses besoins propres pour satisfaire ceux de ces êtres vulnérables. Mais ce n’est ni simple, ni facile. »
« Etre parent est une occupation à plein temps, vingt quatre heure sur vingt quatre. »
« Le nourrisson ne peut satisfaire seul ses besoins. Quand les adultes dont il dépend ne sont pas disponibles pour lui,…, il est en grand désarroi. Pour survivre, se faire accepter, se faire aimer, les touts-petits acceptent très vite de se plier aux bonnes grâces de ceux qui s’occupent d’eux….Mais, ce faisant, ils effacent leurs émotions, et apprennent qu’ils ne peuvent pas faire confiance et que le monde extérieur est a priori hostile.
En revanche, si le parent est attentif à ses véritables besoins, à sa relation de couple, à lui ou elle en tant qu’ homme ou femme, si ses blessures anciennes sont guéries, il va pouvoir reconnaître les besoins de son enfant et les satisfaire.
Aucun livre, aucun expert ne pourra jamais donner des réponses universelles. Chaque enfant est une personne différentes de toutes les autres personnes sur terre. En outre, un enfant change. Il évolue. »
« Un enfant entend votre inconscient! Pour lui vos réactions sont plus significatives que des mots. »
« Devenir conscient de ce qui anime nos réactions face à nos enfants peut changer radicalement nos comportements. »
« Un enfant a besoin de sentir qu’il est précieux, qu’il a sa place, qu’il est important et que ses besoins comme sa réalité sont pris en compte. »
« Il n’y a pas de réponse universelle, mais une réponse pour cet enfant-là, et ce parent-là de leur histoire commune. »
« Considérer comme important les besoins d’un enfant, le faire passer en premier, le respecter, ne signifient ni « lui laisser tout faire », ni « ne rien dire quand il abîme ou casse quelque chose », c’est montrer mes émotions tout en continuant de l’aimer profondément et de le lui manifester. »
« Un enfant qui se sent précieux se montre attentif à autrui et aux conséquences de ses actes, il agit non pas par peur de « mal » agir, mais avec respect pour les sentiments d’autrui et responsabilité. »
JM