Après la grippe A, place à la varicelle. Face aux épidémies, faut-il vacciner une bonne fois pour toute ?
La varicelle touche entre 600 et 700 000 personnes chaque année, des enfants dans 90% des cas. Elle se transmet par des goutelettes de salives ou par des vésicules, liquide contenu dans les boutons. Ces plaques horripilantes sont dans la grande majorité des cas les seuls inconvénients de la maladie, qui reste bénigne.
Des complications surviennent néanmoins dans 3% des cas, pouvant provoquer des sur-infections bactériennes, des complications neurologiques, des problèmes pulmonaires et, très rarement, la mort (5 à 10 personnes par an).
Pour ou contre le vaccin
En France, un vaccin contre la varicelle est disponible depuis 2004. Baptisé Varivax, il a été créé au Japon dans les années 70 et est utilisé depuis une quinzaine d’années aux Etats-Unis.
La dangerosité potentielle de la maladie incite de nombreux parents à vacciner leurs enfants. D’autant que, contrairement aux idées reçus, la varicelle ne dégénère pas principalement chez des enfants immuno-dépressifs : 75% des enfants touchés sévèrement par la maladie sont en plein santé. Les effets secondaires du vaccin sont de plus assez faibles : des rougeurs et une petite douleur à l’endroit de la piqure.
Réuni pour statuer, le Conseil Supérieur d’Hygiène Public ne s’est néanmoins pas déclaré en faveur d’une vaccination générale. D’une part, au-delà de 1 an, la maladie reste bénigne chez les enfants dans l’immense majorité des cas.
D’autre part, la durée d’efficacité du vaccin n’est pas connue (on l’estime à au moins 7 ans) : il faudrait donc plusieurs rappels. Cette vaccination pourrait même se révéler contre productive, puisqu’en dehors des nourrissons (pas concerné par la vaccination), les formes graves de la varicelle se développent surtout chez l’adulte : mieux vaut donc contracter la varicelle à 7 ans (quitte à rater une semaine d’école).
Grossesse et varicelle
La varicelle est particulièrement dangereuse pour la femme enceinte : contractée au cours des 5 premiers mois de la grossesse, la maladie peut affecter le fœtus et altérer son développement. La grossesse est donc une contre-indication absolue au médicament. Pour les femmes en âge de procréer, un test négatif de grossesse est obligatoire avant le vaccin.
En cas de contamination probable (contact avec un malade), le vaccin peut encore être utile : il est en effet efficace jusqu’à 72 heures après contraction de la maladie.