Une étude de l’INSERM épingle l’ocytocine, responsable d’hémorragie du post-partum. Les associations appellent à la remise en cause des procédures en matière d’accouchement.
La période post-partum est une étape dangereuse dans la vie d’une mère : entre 2001 et 2006, une soixantaine de femmes sont décédées suite à une hémorragie grave du post-partum (HPP). L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale s’est intéressé pendant 2 ans (2004-2006) au sujet. Publiés récemment, les résultats mettent en exergue la corrélation entre administration d’ocytocine et accroissement des HPP. L’ocytocine, sécrétée par l’hypothalamus, est une hormone connue pour accélérer le travail de la femme enceinte.
Le problème vient des doses et de la fréquence d’administration de l’hormone synthétisée, le Syntocinon. Le rapport révèle que le risque d’HPP grave est proportionnel à la quantité d’ocytocine administrée. Un danger qui concerne 66% des accouchements par voie basse. Et parmi ces derniers, un sur dix nécessite de hautes doses, augmentant par 5 le risque d’hémorragie quand la dose habituelle ne fait que le doubler…
En réaction, le Collectif Inter associatif Autour de la Naissance, (CIANE), a fait paraitre un communiqué dans lequel il exhorte les professionnels de santé à changer leurs habitudes. Remettre en cause les habitudes de déclenchement, de facilitation et d’accélération du travail, qui ne doit pas impliquer un recours systématique à l’hormone.
On sait aussi que, paradoxalement, si la prise d’ocytocine pendant la grossesse augmente les chances d’HPP, la lutte contre ces dernières passe par une injection après la grossesse d’…ocytocine. Un procédé valable uniquement si les doses pendant l’accouchement sont fortes. Cela permet de compenser les effets. Traiter le mal par le mal.