L’évolution de la pédiatrie durant les trente dernières années a été considérable. La diversification des techniques et les progrès thérapeutiques l’ont bouleversé. Au quotidien, les mamans ont appris de nouveaux gestes pour la santé de leur bébé, parfois à l’opposé de ce que leur mère ou grand-mère faisait… Petite enquête sur les progrès de la puériculture.
Trouver ses repères de maman
« Au secours, je suis maman ! « s’écriait en 2008 Gaëlle Renard (Leduc.s Editions) en couverture de son livre. Avec un titre pareil, la chroniqueuse de l’émission des Maternelles (France 5) annonce la couleur : être maman, c’est pas une sinécure, en particulier face à ses mère et belle-mère.
Pourquoi ? Et bien d’abord parce qu’entre le moment où elles-mêmes ont eu des enfants et maintenant, l’eau est passée sous les ponts. Il n’est pas toujours facile de faire admettre à des femmes qui ont eu cinq enfants qu’on ne laisse plus pleurer les bébés, qu’on les allaite quand ils veulent, qu’on les couche sur le dos et qu’on n’utilise plus de couverture et d’oreiller même si c’est trop choupinet dans le berceau…
Certaines prennent la mouche, arguant qu’une jeunette qui n’en est qu’à son premier ne va pas leur apprendre à s’occuper d’un bébé. Les relations deviennent alors très tendues et les visites à Mamie très rares… à moins que les grands-mères ne fassent à leur guise dans le dos de la néo-maman ! Pour éviter d’en arriver là, remettons les pendules des anciennes à l’heure et rassurons les modernes.
Tout commence à la maternité
Que l’enfant crie à la naissance n’est plus une obligation. Les papas, maintenant très présents dans les salles d’accouchement, ont sûrement contribué à ce que le gynécologue ne tape plus sur les fesses du bébé ni ne le suspende la tête en bas pour le faire crier !
Non, aujourd’hui, quand l’accouchement s’est déroulé normalement, on pose avant tout le bébé sur le ventre de sa maman, et on attend que le cordon ombilical ait cessé de battre – soit environ trois minutes – avant de le couper : cela permet de faire entrer l’enfant plus doucement dans la respiration pulmonaire. Des études indiquent que cela peut aussi éviter des anémies. Ces nouvelles pratiques sont recommandées par le Guide pratique des soins liés à un accouchement normal de l’Organisation mondiale de la santé, depuis 1997.
L’importance du peau à peau
Malheureusement, le manque de personnel dans les maternités et la volonté de sécurité imposent parfois de la précipitation. On va sécher bébé, vérifier que rien n’obstrue son oesophage et de son tube digestif, vérifier ses fonctions vitales grâce au score d’Agpar (voir encadré), repérer ses organes internes, lui administrer une dose de vitamine K (un antihémorragique) et une goutte de collyre antibiotique dans les yeux, le peser et le mesurer.
Ouf ! Cela dit, dans certaines maternité, on ne baigne plus les nouveaux-nés les 24 premières heures pour ne pas brouiller leurs repères : ils gardent ainsi l’odeur du liquide amniotique le temps de s’habituer à leur nouvel environnement.L’OMS précise que le premier câlin peau à peau (voir encadré) est très important : il aide psychologiquement la mère et l’enfant à faire connaissance et permet au bébé d’entrer en contact avec les bactéries de la peau de la mère, ce qui évite qu’il soit colonisé par celles de l’hôpital. Les examens et les mesures peuvent attendre un peu…