Du ventre de maman au grand bain de la piscine… l’eau est l’élément de bébé.
Les bébés nageurs, une belle occasion de se mouiller
Les premiers bébés nageurs sont nés à la fin des années 60, sous l’impulsion d’un professeur d’éducation physique, Jacques Vallet, et d’un médecin, Guy Azémar. Aujourd’hui, on compte environ 50 000 enfants pratiquants… Plutôt que de se focaliser sur l’aspect sportif ou sécuritaire, Guy Azémar fut le premier à concevoir l’utilisation de l’eau comme moyen pour favoriser le développement psychomoteur du jeune enfant.
Trente cinq ans plus tard, c’est devenu l’objectif central de cette activité. Destinée aux bébés âgés d’au moins 4 mois – ils doivent avoir été vaccinés – et jusqu’à 6 ans, l’activité bébé nageurs n’a pas pour but d’en faire des as de la natation mais d’accompagner leur l’éveil.
« Pour les parents, il s’agit de transmettre leur plaisir de l’eau à l’enfant, de partager un moment privilégié avec lui, et parfois de dépasser leur propre peur de l’eau pour le rendre bien plus à l’aise qu’ils ne le sont eux-mêmes », explique Jean-Paul Moulin, responsable d’un club de « bébés dauphins » depuis plus de 30 ans à Toulouse, formateur d’animateurs au sein de la FAAEL et auteur d’un ouvrage théorique passionnant, « Les bébés et les jeunes enfants à la piscine » (Erès).
Bébé nage: comme un poisson dans l’eau!
Les séances de bébé nageur se déroulent généralement une fois par semaine dans un bassin réservé, dans une eau spécialement chauffée à 32° car les bébés jusqu’à 18 mois ne savent pas lutter contre le froid. Parents, enfants et animateur se retrouvent pendant 20 à 45 minutes, au milieu des cris et des rires, avec au programme : stimulation sensorielle, activités motrices, découverte de l’eau, d’eux-mêmes et des autres.
D’abord porté par ses parents, bébé expérimente comment entrer dans l’eau, flotter, se déplacer et aller sous l’eau. Il va ensuite aller jouer tout seul ou avec d’autres enfants parmi les toboggans, cages à poules, tapis, planches… Un véritable parcours aquatique pour développer sa capacité à s’adapter à un nouvel environnement, à contrôler sa respiration, à trouver de nouveaux repères et de nouvelles postures.
« Dans l’eau, l’enfant est en situation d’apesanteur. Sa motricité est bien plus libérée qu’à l’air libre. On voit ainsi des bébés de 5 mois capables de se déplacer partout dans un bassin, chose qu’ils seraient bien incapables de faire à l’extérieur ! Des études scientifiques ont montré que les bébés nageurs avaient un développement plus précoce que les autres, mais que cela ne durait pas. Par contre, le « vécu » du bébé nageur reste en mémoire et pourra lui servir pour résoudre d’autres problèmes, s’adapter à d’autres situations », rappelle J.P. Moulin.