10 propositions pour un plan prématurité

A quelques jours de la Journée Mondiale de la Prématurité (17 novembre), le Collectif Prématurité formule 10 propositions en collaboration avec le CNGOF, la SFMP, la SFP, l’AFPA, la FFRSP et l’ANECAMPS, possibles clés de voûte d’un Plan Prématurité en France.

Le 10 octobre dernier se sont tenus à Paris les premiers Etats Généraux de la Prématurité à l’initiative du Collectif Prématurité fondé par l’association SOS Préma et la Société Française de Néonatologie. Cette journée de rencontres-débats organisée sous le Haut Patronage de Madame Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales et de la Santé, en présence de Mme Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des Droits des Femmes, a réuni plus de 200 professionnels de santé, experts en néonatalogie, représentants de sociétés savantes et parents d’enfants nés prématurés.

Tous étaient venus avec un objectif clair : porter à l’attention des plus hautes instances politiques de notre pays la nécessité d’initier un Plan gouvernemental Prématurité. En leur permettant de dresser un état des lieux concerté, objectif et concret des graves lacunes constatées dans la prise en charge et le suivi de la prématurité en France, les Etats Généraux de la Prématurité ont abouti à la formulation de 10 propositions. 10 piliers sur lesquels un Plan gouvernemental pourrait s’appuyer pour améliorer rapidement et efficacement le quotidien des enfants nés trop tôt et de leur famille, au travers d’une meilleure prise en charge médicale et sociale de la prématurité.

Prématurité : première cause de décès chez les nouveaux-nés

La prématurité est la première cause de décès chez les nouveau-nés et concerne enFrance 6.6% de l’ensemble des naissances vivantes, 7,4% (morts nés inclus), soit 60.000 enfants par an. La grande prématurité (naissance avant 7 mois de grossesse) est responsable de 5% des séquelles neurologiques sévères et de 35% des séquelles neurologiques modérées ou mineures quand la très grande prématurité (naissance avant 6 mois de grossesse) est à l’origine de 50% de troubles cognitifs à l’âge scolaire.

En matière de prise en charge de la prématurité, notre pays se place au 10ème rang des pays européens. Un classement inacceptable au regard de la performance et des moyens de notre système de santé.

10 propositions pour une meilleure prise en charge de la prématurité

Les 10 propositions mises au jour par les Etats Généraux de la Prématurité sont en mesure de redresser cette situation alarmante. Elles s’articulent autour de 5 axes d’actions stratégiques et prioritaires identifiés dès 2012 par le Collectif Prématurité dans sa Plateforme de propositions : prévenir, suivre et informer durant la grossesse, revoir la coordination des soins et l’organisation des services de soins en néonatologie et investir dans la recherche, améliorer l’environnement d’accueil du nouveau-né prématuré et de sa famille, harmoniser le suivi sur le long terme des enfants nés prématurément.

Les 10 propositions sont énoncées ainsi :

1. Faire de la prématurité une des priorités en recherche clinique et épidémiologique.

2. Accompagner de façon adaptée les situations de précarité dans le domaine de la périnatalité.

3. Mettre en place avant la conception une consultation et une information afin de mieuxprévenir la prématurité en fonction des facteurs de risque.

4. Dépister précocement en cours de grossesse les facteurs de risque afin d’orienter les parturientes vers une filière de soin adaptée.

5. Mettre en place un accès non limité et une participation intégrée des parents aux soins durant l’hospitalisation de leur enfant.

6. Adopter une architecture adaptée au bien-être et au développement de l’enfant, de la famille et des soignants.

7. Coordonner les actions de soutien à l’enfant, aux parents et aux soignants par des programmes d’intervention précoce validés scientifiquement.

8. Coordonner les soins en renforçant l’action des réseaux de périnatalité et en mutualisant le parcours de soins de la maman et de son bébé au sein d’une région sanitaire.

9. Organiser le parcours de soins de l’enfant né prématuré jusqu’à l’âge scolaire au sein de réseaux ville-hôpital et structures de prise en charge.

10. Evaluer la politique de santé périnatale en disposant d’un système d’information continu, partagé et comparatif pour surveiller la mortalité et la morbidité des enfants prématurés en France.

Des signatures pour peser dans le débat

Plus de 3 600 personnes ont d’ores et déjà signé la Charte en faveur d’un Plan Prématurité pour une meilleure prévention et prise en charge de cette problématique de santé publique et pour un meilleur accompagnement des bébés nés prématurés et de leur famille. En invitant médecins, politiques et public à signer cette Charte, le Collectif Prématurité veut interpeller les élus et faire la démonstration de la préoccupation des Français.

Pour signer : http://www.collectifprematurite.org

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