La grippe H1N1 entraîne une hausse d’activité de près de 80% aux urgences pédiatriques en Ile-de-France, et devrait s’étendre rapidement aux autres régions à la faveur des déplacements des vacances de Toussaint, a indiqué mercredi sur France Inter le Pr Gérard Chéron, de l’Hôpital Necker.
Mon bébé a la grippe A: prendre la fièvre au sérieux
« Toutes les urgences pédiatriques en Ile-de-France ont une augmentation d’activité qui est de plus 75 à 80% par rapport à une période similaire moyennée sur les 4 ou 5 dernières années », a déclaré ce chef du service de réanimation, urgence et anesthésie pédiatriques de Necker, précisant que « ces chiffres sont celles de la cellule de veille régionale sur les urgences. »
« Il s’agit d’un phénomène qui frappe les enfants, les urgences adultes ne sont pas dans cette situation pour l’instant, mais peut-être que ça ne saurait tarder », a-t-il précisé. Il est vrai que pour un bébé atteint de la grippe A dans sa première année, il y a presque systématiquement hospitalisation.
« Ce sont des consultations motivées par des décalages thermiques, de la fièvre d’apparition brutale, de la toux, un nez qui coule, éventuellement un vomissement et actuellement, dans plus de 90% des cas, ces syndromes grippaux sont bien le fait de la grippe A(H1N1) ».
Mon bébé a la grippe A: vaccin dès 6 mois
L’épidémie se propage rapidement, car « la durée d’incubation de la grippe H1N1 et de 36 heures, un jour et demi ».
L’expérience montre que les services pédiatriques connaissent « une baisse d’activité » pendant les derniers jours des vacances de Toussaint, « puis l’activité remonte à son maximum dans les 48h après la rentrée », explique-t-il.
En province, « ces vacances vont être le vecteur de diffusion vers les régions françaises de la grippe A et dans les grandes agglomérations la contamination sera extrêmement rapide », a mis en garde le spécialiste.
Si les urgences « sont là pour tous les cas graves, une intolérance alimentaire absolue, une insuffisance respiratoire », le Pr Chéron a rappelé que « la grippe, ça se soigne chez son médecin généraliste, chez son pédiatre, dans son quartier ».
Il recommande fermement la vaccination « à partir de l’âge de 6 mois » et écarte le risque souvent imputé aux adjuvants utilisés dans les vaccins pour « renforcer la défense immunitaire ».
« Ces adjuvants, nous ne leur connaissons aucun risque, ils sont utilisés en millions d’injections chaque année », a martelé M. Chéron.
« Oui le vaccin, c’est la seule façon de se prémunir contre la grippe« , souligne-t-il, « car cette pandémie aura deux vagues, nous n’en sommes qu’à la première vague, une deuxième vague suivra, courant 2010 ».
SOURCE AFP