Le Bisphénol A est une molécule connue pour avoir des effets néfastes sur l’appareil reproducteur en empêchant la fixation de certaines hormones dans les cellules. Une équipe de chercheurs de l’Institut de génomique fonctionnelle de Lyon a récemment montré que ce perturbateur endocrinien agirait sur d’autres mécanismes du développement.Le Bisphénol A est un polluant industriel très étudié car il est présent dans de nombreuses substances. On le retrouve dans des aliments et dans l’eau, dans les plastiques, les résines époxy, en particulier pour les résines dentaires, mais aussi dans des revêtements de conditionnement de la nourriture, des biberons, les tickets de carte bleue etc…
Bisphénol A : les effets connus
On connaît depuis quelques années sont rôle de perturbateur endocrinien agissant sur l’hormone reproductive l’œstrogène. En effet, on sait qu’une exposition des organes reproducteurs mâles ou femelle à cette molécule peut entrainer principalement et entre autres mutations, une augmentation anormale de la taille de la prostate, des altérations du sperme et une diminution de la fertilité chez l’homme, des pubertés précoces, des problèmes au niveau de la paroi de l’utérus et des ovaires chez la femme.
Ces effets ont été attribués à la capacité du Bisphénol A à se fixer sur les cellules à la place des hormones reproductrices. De cette façon l’œstrogène ne peut pas avoir son action classique, ce qui entraine des mutations.
Bisphénol A : les récentes découvertes
Depuis 2011, l’équipe de chercheurs de l’Institut de Génomique Fonctionnelle de Lyon avait identifié d’autres mutations liées au Bisphénol A, mais indépendante des hormones de la reproduction, par des tests in vitro. Après des expériences in vivo ils ont confirmé la présence d’autres récepteurs sensibles à la fixation du Bisphénol A. Appelés ERRy, ce récepteur aurait un rôle important dans de nombreux organes.
Chez la souris, il est impliqué dans la libération de l’insuline et dans le mécanisme fonctionnel du muscle cardiaque. En agissant sur ces récepteurs, le Bisphénol A pourrait fortement induire l’obésité chez les nourrissons et le diabète de type 2. Les récepteurs ERRy seraient également présents dans l’oreille interne ce qui pourrait lier le Bisphénol A à la perte de l’audition.
Le Bisphénol A actuellement
Dans le monde la production de Bisphénol A est estimée à plus de 3 millions de tonnes par an et chez l’homme, la dose journalière admissible (DJA) de BPA a été définie par l’autorité européenne de sécurité des aliments et est de 50 microgrammes par kilogramme et par jour. Une DJA qui devrait être revue à la baisse aux vues de ces nouvelles découvertes.