De 17 à 18 tonnes, c’est l’énorme quantité de mercure qui chaque année se retrouve dans la bouche des Français chez leur dentiste.
Et pourtant, la France est encore un des seuls pays à autoriser le mercure chez les spécialistes. Elle refuse d’interdire les amalgames dentaires. Les « plombs », ou amalgames dentaires, contiennent 50% de mercure élémentaire associé à de l’argent ou de l’étain. Dans la bouche, ils libèrent du mercure en permanence sous forme de vapeurs, qui s’accumule dans les reins, le cerveau ou le foie. L’enquête Menaces sur nos neurones fait état des nombreuses publications scientifiques appréhendant le rôle du mercure dans l’augmentation du risque de maladies neurodégénératives telles Alzheimer. « Chaque amalgame supplémentaire augmente le risque de sclérose en plaques de 24 % d’après une étude de 2004 », rappelle la scientifique Marie Grosman, coauteure de l’enquête.
Les effets du mercure sur les enfants
Les risques pour le fœtus sont élevés, dès le milieu des années 1990, des autopsies ont montré que plus la mère porte d’amalgames dentaires, plus le taux de mercure dans le cerveau du bébé est élevé. La présence de mercure, même en faible quantité, perturbe le développement cérébral de l’enfant. Au-delà de l’impact neurologique, une étude épidémiologique de juillet 2010 réalisée par une équipe norvégienne de l’Institut national des sciences de la santé environnementale met en évidence un risque quadruplé de fente palatine (« bec-de-lièvre ») chez les enfants dont la mère a reçu des amalgames dentaires en début de grossesse.