C’est le nouveau phénomène anglais et américain: de faux bébés dont les mamans en deuil s’occupent avec soin…
Rien ne peut décrire le chagrin d’un parent qui perd son enfant : il est souvent dit que c’est la pire douleur qui existe.
De nombreux accompagnements sont mis en place pour tenter d’apaiser le chagrin des parents : des livres-guides, des suivis psychologiques. En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, un procédé singulier se diffuse assez rapidement : des poupées qui ont l’air plus vraies que nature se soustraient à l’enfant perdu.
Ainsi, Eve, 57 ans, s’occupent tous les jours d’Abby, sa reborn baby (« bébé qui renaît »). « Elle m’apporte de la sérénité quand je la prends dans les bras ».
Nikki Hunn, une britannique de 35 ans s’est lancé dans la création de ces faux bébés. Elle en a déjà confectionné 6 dont Abby et même une poupée qui a eu pour modèle la photo du bébé décédé. Tout est fait pour obtenir un réalisme des plus troublants ; Le plastique utilisé ressemble à la texture de la peau humaine, le corps est rempli de perles pour donner le poids voulu par la « future mère », les cheveux sont en mohairs et sont implantés au moyen d’une aiguille. Mais l’étape la plus importante reste la peinture : dessin des ongles, des veines, et même de la salive à la commissure des lèvres. La poupée vaut 300 dollars (210 euros). Le coût d’une fabrication de qualité ou un triste filon?
Consolation ou enfoncement?
Si prendre dans ses bras ce bébé de substitution de temps en temps peut apaiser pour un temps le manque, cela peut vite tourner à l’obsession. Ainsi, Eve a dépensé une fortune dans la garde-robe d’Abby et prend soin de l’habiller tous les jours différemment. Cependant elle ne pousse pas l’obsession jusqu’à sortir avec… Contrairement à d’autres adeptes qui vont jusqu’à partir en vacances avec.
Pour Ingrid Collins, psychologue du Centre médical de Londres, ce faux bébé « risque de créer plus de problèmes qu’il n’en résout ».
« Ce peut être sain à condition qu’il ne soit pas utilisé trop longtemps » nuance Sandra Wheatley, psychologue également.
Va-t-on croiser d’ici peu ces reborn babies dans les rues françaises? Ca ne semble pas exclu!