Rien que des bêtises : les limites à poser

La tagueuse

Pendant les vacances, l’été dernier, nous avions loué un petit appartement refait à neuf, en bord de mer. Marie s’amusait toute seule dans sa chambre. Et profitant de ce moment de tranquilité totale, elle a entièrement tagué les murs avec des feutres et des crayons de couleur, toute contente de nous présenter son dessin géant. Je ne vous raconte pas la réaction de la propriétaire qui n’a pas apprécié du tout.

Stéphanie, 40 ans, maman de Marie, 6 ans.

 

Ce qu’en pense la psychologue

Marie ne manque pas de culot. Elle a osé s’approprier cet endroit, alors qu’elle sait que c’est interdit. Il est bien plus amusant, excitant et créatif de dessiner sur un mur, plutôt que sur une feuille de papier. Mais cela ne se fait pas. Tant pis pour les parents ! On ne laisse pas un enfant jouer seul, dans sa chambre, avec feutres et crayons de couleur à sa portée, surtout dans une maison de location. Le plus dur, sans doute, a été de réparer cette erreur.

L’avis de la pédiatre

« Les bêtises, cela permet de grandir, de faire des expériences et de découvrir le monde. Mais elles sont par définition répréhensibles et ne doivent pas se reproduire. Seulement, tous les enfants essaient de transgresser ces interdits.

C’est donc aux parents de poser les limites, d’expliquer pourquoi il ne faut pas recommencer. Il est parfois nécessaire de punir, surtout s’il y a un réel danger ! Même tout petits, déjà, les aventuriers en couches-culottes comprennent très vite qu’ils sont allés trop loin. Mais, attention à rester cohérent entre les reproches et l’attitude. Je vois encore trop de parents qui ne peuvent s’empêcher de rire devant leur progéniture alors qu’une bêtise, c’est sérieux. Comment, dans ce cas, ne pas leur donner envie de recommencer, puisque les grands s’ amusent c’est que cela leur fait plaisir! À réserver donc pour les soirées entre adultes ou quand les petits auront bien grandi et compris que tout n’est pas permis. Rire alors de leurs propres bêtises de « petits » peut même être très structurant!».

Claude Guyou-Estable, pédiatre, attachée à l’hôpital Ambroise Paré à Boulogne (Hauts-de-Seine).

*Petits tracas et gros soucis de 1 à 7 ans, Petits tracas et gros soucis de 8 à 12 ans, Christine Brunet et Anne-Cécile Sarfati, Le Livre de Poche, 7,50€ chaque.

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