Peut-on calculer la taille adulte de bébé ?

La taille adulte de bébé: tordre le cou aux idées reçues

Autre idée reçue : des parents grands font des enfants grands. Eh bien ce n’est pas forcément le cas, sans pour autant qu’il y ait un problème. Tout est affaire de courbes : pour un enfant plus petit que ses frères et sœurs au même âge, mais dont la courbe suit un rythme normal dans des limites normales, il n’y a rien à faire. C’est parfois dur à admettre pour des parents…

Ajoutons aussi que l’apparition des règles, chez les filles, ne signe pas la fin de la croissance.
Les adolescentes connaissent un pic de croissance dans les mois qui précèdent l’arrivée de leurs règles (vers 12 ans), puis la croissance continue mais de manière dégressive pendant encore trois ans.
Ainsi, une fille peut prendre entre 4 et 13 cm après ses premières règles (7 cm en moyenne).
Chez les garçons, le pic arrive deux ans plus tard (vers 14 ans) avant que le rythme de la croissance ne redescende.

Enfin, se baser sur « l’âge osseux » est aléatoire.
En effet, l’âge osseux représente la portion ossifiée des cartilages des os (repérable sur une radiographie), portion qui augmente tout au long de la croissance. Comme celle-ci peut intervenir plus ou moins tard, l’âge osseux n’est pas forcément en rapport avec l’âge civil.
On peut avoir une fillette de 11 ans qui a un âge osseux de 14 ans si elle a connu une puberté précoce , et qui donc s’arrêtera de grandir plus tôt que la moyenne.

CM : Quels sont les facteurs de trouble de la croissance ?
LC : Il existe des maladies induisant des retards de croissance qui ne se « rattrapent » pas, comme la dysplasie osseuse (nanisme). Dans ces cas-là, seule la chirurgie peut jouer, avec la pose d’appareillages sur les membres pour les allonger. Les enfants victimes de retard de croissance intra utérin sévère, qui naîtront très petits à terme (moins de 43 cm), ont également des risques de rester petits.

Par contre, les maladies hormonales comme l’hypothyroïdie ou le déficit en hormones de croissance se soignent très bien, par des comprimés pour le premier, des injections  d’hormones pour le second, et cela tous les jours, du diagnostic à la fin de la croissance, pour un résultat souvent très satisfaisant.

Chez les plus petits, les troubles digestifs chroniques (type intolérance au gluten), des allergies ou des amygdales trop grosses (qui entraînent des apnées pendant le sommeil) peuvent perturber la croissance. Mais une fois le problème résolu, celle-ci repartira de plus belle… Enfin, les enfants abandonnés, maltraités ou placés dans de tristes orphelinats peuvent aussi développer des troubles de la croissance, mais ce qu’on appelle le « nanisme psycho-affectif » reste très rare.

CM : Au final, que dire aux parents qui veulent absolument connaître la taille adulte de leur enfant ?
LC : Je leur recommande de noter régulièrement sa taille dans le carnet de santé, car les trois quarts des médecins ne le font pas. Ils constateront que plus leur enfant avance en âge, plus sa courbe est régulière. En effet, avant 3 ans, un petit peut facilement changer de « couloir ». A partir de 3-4 ans, celui-ci sera plus stable, et il suffira de le suivre pour avoir une idée de la taille adulte.

Les parents doivent se rappeler que la taille adulte dépend essentiellement de facteurs génétiques. Du coup, calculer la taille « cible » de leur enfant est également une donnée intéressante : elle représente son potentiel génétique en matière de taille. Elle s’obtient en additionnant la taille en centimètre du père et de la mère, en y ajoutant 13 (pour un garçon) ou en y soustrayant 13 (pour une fille) avant de diviser le tout par deux. Bien sûr, la taille ainsi révélée n’est pas « garantie », car elle est soumise durant toute l’enfance à l’influence de l’environnement et des événements (maladies, traumatismes…).

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