Effet de mode oblige, le bio est partout, et ces derniers temps il s’est invité dans la vie de nos petits anges. Il faut dire qu’on cherche toujours le meilleur pour bébé, et pour beaucoup d’entre nous, on est prêt à casser la tirelire pour qu’il grandisse en bonne santé. Le bio a donc largement envahi les rayons de nos magasins, maintenant reste à savoir ce qui est vraiment bon.
C’est bon pour les papilles et la planète
Une alimentation bio, que ce soit pour les adultes ou pour les enfants, reste plus saine et participe à une bonne santé. Alors que peut-on donner à bébé à partir de six mois ? Même si le lait reste l’alimentation principale à cet âge, c’est le début de la diversification des aliments. Quand il commence à réclamer de manger comme papa et maman, il est prêt. Mais il doit découvrir les nouveaux aliments à son rythme.
Les aliments bios sont certes plus chers, mais ils garantissent une alimentation saine. Les aliments bio contiennent moins de pesticides, de nitrates, de médicaments et de substances chimiques. Sans oublier que manger bio c’est bon pour la planète.
Mangez bien, mangez sain !
Pour les mamans enceintes, même combat. Manger sainement est une priorité. On ne conseillera jamais assez de consommer des produits naturels. Avant les futures mères devaient manger pour deux, maintenant on sait que c’est la qualité des aliments qui prime et non pas la quantité. Le corps s’adapte parfaitement à la présence d’un autre être humain et donc d’un autre estomac.
Néanmoins, si les besoins de bébé ne sont pas comblés par une alimentation quotidienne saine, il puise dans les réserves de sa mère. C’est pourquoi il faut prendre le temps de faire attention aux apports dont le corps a besoin. Mais avant toute chose, il faut manger à sa faim. Un exemple, les protéines, essentielles pour la croissance et indispensable à notre système immunitaire, à ne pas négliger. On les trouve le plus souvent dans la viande, les œufs, les produits laitiers, le riz, et le pain complet.
La grossesse ne demande qu’une très légère augmentation des calories. Entre 100 et 300 calories, ce qui donne un total de journalier entre 1800 et 2200 calories. En général, une prise de poids de 12 kg est considérée comme normale. Autre changement important du corps, le volume de sang s’élève énormément pendant la grossesse, ce qui veut qu’il faut compenser avec des aliments riches en fer.
Les couches, pas très écolos…
Les couches lavables rencontrent certes un franc succès, mais malgré tout il semblerait que les français préfèrent la couche jetable, beaucoup plus pratique. Près de 4 milliards de couches jetables sont utilisées par an en France. L’utilisation de couches jetables génère plus d’une tonne de déchets résidus par enfant jusqu’à l’âge 2 ans et demi. Mais dans un esprit plus écolo, la couche lavable évite les allers retours au supermarché et les poubelles remplies. Il est vrai qu’il faut les laver au moins deux fois par semaine, mais il est prouvé qu’elles sont plus confortables pour les fesses de bébé. On peut les laver à 40° sans problème.
Il est conseillé de changer la couche lavable de bébé toutes les 2 à 4 heures. Pour stocker les couches sales mieux vaut utiliser un contenant imperméable mais pas hermétique pour éviter la macération. Après le lavage, il faut éviter le sèche-linge autant que possible. Les couches lavables évitent les petites rougeurs sur les fesses de bébé dues aux frottements répétés qui irritent la peau. En effet, les couches lavables sont en matière respirante, beaucoup plus saine pour la peau.
Quels sont les labels ?
Une petite liste des différents labels que l’on peut trouver sur les emballages, pour éviter de se perdre dans les rayons.
BDIH : label allemand garantit les produits « naturels contrôlés ». Leur composition exclut les paraffines et les silicones, les parfums, les colorants de synthèse, les composants irradiés ou issus d’organismes génétiquement modifiés, les matières premières d’origine animale, et les conservateurs. Les composants utilisés sont végétaux et le plus souvent issus de l’agriculture biologique.
CosméBIO et CosmECO : ces logos garantissent que les produits ont été contrôlés par Ecocert ou Qualité France. Le logo vert signifie que 95% des ingrédients sont naturels ou d’origine naturelle, ou 95% des végétaux sont bio, ou 10% des ingrédients du produit fini sont bio. Le logo bleu certifie que 95% des ingrédients sont naturels ou d’origine naturelle, ou 50% des ingrédients végétaux sont bio, ou 5% des ingrédients du produit fini sont bio.
Ecocert : Label « cosmétique bio » qui assure que 95% des ingrédients d’origine naturelle et sont transformés selon des procédés respectueux de l’environnement. Les 5% restants font partie d’une liste très restreinte, avec seulement cinq conservateurs autorisés.
Nature & Progrès : une mention « cosmétique bio » qui engage à respecte un cahier des charges n’autorisant que l’emploi de végétaux bio et impose un engagement important des marques sur de nombreux points environnementaux et sociaux.
La nouvelle mode des crèches bio
Les parents sont de plus en plus fous de ce nouveau concept. Même s’il en est encore à ses premiers balbutiements en France, il rencontre un franc succès. Bâtiment en bois, cantine bio, peintures écolos, couleurs végétales, et ambiance chaleureuse, des activités axées autour de la nature,… Les crèches bio ont de quoi séduire.
La société Maison bleue par exemple, a créée 70 crèches bio dans toute la France. La vie s’y organise autour du jardin central. La structure des bâtiments ne comporte que des matériaux naturels et écologiques. Des capteurs solaires permettent l’alimentation en eau chaude. L’air est traité par un puits canadien. Chaque jour, les enfants ont une activité dans le jardin, ils ont même des après-midi cueillettes. A Paris, la crèche Hérold, dans le 19ème arrondissement a été inaugurée en 2007, c’est un site d’expérimentation équipés de 60m2 de capteurs solaires qui assurent 40% des besoins en eau chaude.
Habiller bébé en bio
Autre grande mode, facilement trouvable dans les magasins de puériculture, les vêtements bio. Deux raisons d’en acheter à bébé : d’abord ce sont des vêtements qui n’ont pas été traité avec des produits chimiques, et ce sont des matières premières respectueuses de l’environnement et des hommes qui les cultivent. Pour les matières, le coton biologique reste ce qu’il y a de plus naturel, et évite de développer toutes sortes d’allergies sur la peau. Et pour l’hiver, la laine, pour éviter qu’elle gratte, il faut la prendre bio, vierge et pure. Encore une la qualité des produits et leur traitement justifient leur prix. C’est toujours mieux quand c’est naturel, mais il y a bien d’autres choix moins onéreux et à qualité égale.
Ma grossesse, mon bébé bio
Ce livre écrit par trois femmes engagées est une expertise complète sur l’alimentation pendant la grossesse et après l’accouchement. C’est un guide pratique du quotidien, qui rassemble toutes les réponses aux questions que peuvent se poser les mamans et futures mamans. Il est divisé en deux parties « ma grossesse bio » et « mon bébé bio ». Comment s’organiser au quotidien pour se préparer à l’arrivée de bébé ? On y retrouve une expertise nutritionnelle, et des témoignages d’expériences de mamans. Alimentation, bien-être physique et psychologique, vie sexuelle, allaitement, place du papa,…
Le livre est aussi très bien documenté : propos d’experts, état de la recherche, et résultats d’expériences scientifiques. Accompagnés d’adresses utiles et d’astuces pratiques. En fin de première partie, la sage-femme Marie Touffet propose un calendrier pour les 9 mois de grossesse, pour mieux comprendre l’évolution physique du bébé et de sa mère. Notons que le livre est très bien illustré, et que sa mise en page permet une grande facilité de lecture. On y apprend de bons conseils de lectures ou de sites Internet. Un seul point négatif, à la lecture du livre, on se demande pourquoi avoir titré « bio » ? Peut être un effet de mode…
Explications d’une des auteurs, Claude Didierjean-Jouveau, spécialiste du maternage, ancienne présidente de la Leche League, et auteur d’une dizaine de livres sur le sujet.
Interview de Claude Didierjean-Jouveau
Côté mômes – Racontez nous votre parcours ?
CDJ – Je ne suis pas professionnel de santé, je n’ai pas de formation particulière sur tous ces sujets. Je suis autodidacte disons ! J’ai commencé à m’y intéresser quand j’ai eu mon premier enfant, notamment à l’allaitement. J’ai allaité mon premier, il y a maintenant 35 ans. A l’époque, c’était moins répandu, j’ai fait ça toute seule dans mon coin, je me suis assez bien débrouillée. Je connaissais l’existence de la Leche League à l’époque, mais comme je n’ai pas eu de problème pour allaiter, donc je n’ai pas éprouvé le besoin d’y aller. Et quand j’ai été enceinte du deuxième, je me suis dit qu’être toute seule dans son coin n’étais pas ce qu’il y avait de mieux, j’ai donc commencé à aller aux réunions de la Leche League, et je me suis rendue compte que beaucoup de femmes avaient des problèmes, et à quel point le contact avec d’autres mères pouvaient aider. Et puis, à l’époque, il n’y avait pas internet. En 1986 je suis devenue animatrice de la Leche League, et je me suis occupée du journal de l’association, donc j’ai commencé à écrire. J’ai fini par écrire des livres sur l’allaitement, et sur l’accouchement, une quinzaine en tout. Ce qui me vaut l’honneur d’être considérée comme une spécialiste de l’allaitement et du maternage.
CM – Comment avez-vous travaillé pour écrire ce livre à trois ?
CDJ – J’ai plus fait la partie portage et maternage, c’est plus mon domaine. A la base, c’est une demande de l’éditeur (Eyrolles). En 2009, il y a eu une espèce de mode du bio, surtout pour les bébés, Martine Laganier est une journaliste qui travaillait pour la revue Alternative santé, c’est une vieille amie, donc je lui ai proposé de le faire avec moi, car sur certains sujets elle était plus pointue. Parallèlement, Marie Touffet a fait quelque chose sur la grossesse, donc on a regroupé les deux.
CM – Quelle alimentation bio doit-on donner à bébé ?
CDJ – La vraie alimentation bio d’un bébé, c’est l’allaitement maternel. Si on ne peut pas allaiter, les autorités sanitaires viennent de tirer la sonnette d’alarme sur tout ce qui est jus végétaux, et autres substituts car ils ne sont pas adaptés. Si le bébé à moins de 6 mois, le mieux c’est le lait infantile. Mais il n’y a pas vraiment d’études qui montrent que le lait infantile est mieux que le lait de vache.
CM – Les mamans ne sont pas assez écolos ?
CDJ – Par rapport à il y a 30 ans, elles le sont quand même beaucoup plus ! Il y a eu une explosion, surtout autour de l’an 2000. Et puis l’accès à internet permet d’avoir beaucoup plus d’informations qu’avant. Par exemple dans la presse, les articles sur l’allaitement il y a 30 ans, on voyait facilement 80% de bêtises et 20% de choses correctes, au jour d’aujourd’hui c’est complètement l’inverse.
CM – Pourquoi les futures mères ont-elles tant besoin de ce genre de manuel pour s’en sortir ?
CDJ – Parfois ça ne se passe pas bien. Des mères sont obligées d’arrêter parce qu’elles ont trop mal, ou quelque ne va pas. L’allaitement c’est un art, ce n’est pas une science. Il y a un savoir-faire qui, normalement s’acquiert par l’exemple. Dans une société où tout le monde allaiterait, il n’y a pas de problème. Parce qu’une femme qui a son premier enfant a vu sa mère allaiter ses petits frères et sœurs, elle a vu ses sœurs allaiter, ses voisines, etc. Pour vous donner un exemple, il y a 20 ans, j’ai rencontré une jeune étudiante infirmière, elle venait d’un pays d’Afrique. Elle avait deux enfants, un né en Afrique, allaité sans problème, et le deuxième en France, allaité 3 mois avec de nombreux problèmes. On a discuté ensemble du portage, et on s’est rendu compte qu’elle n’avait pas allaité ses deux enfants de la même manière. Le premier elle a imité les autres mères sans se poser de questions. En résumé, nous n’avons pas une culture ou ça va de soi.
CM – Pourquoi « bio » ?
CDJ – Faire des menus détaillés sur l’alimentation du bébé, ça ne m’intéresse pas ! Par exemple la partie sur l’introduction des solides, on est pour une introduction très libre, surtout si l’enfant continue à être allaité, qu’il mange un quart de banane ou de pain c’est pareil ! Entre 6 mois et 1 an l’essentiel de son alimentation reste le lait, par allaitement maternel ou par lait infantile, et l’introduction des solides c’est quelque chose qui se fait en général à l’initiative de l’enfant, parce qu’il commence à avoir envi d’autre chose.
Ma grossesse bio, mon bébé bio, par Claude Didierjean-Jouveau, Martine Laganier, et Marie Touffet aux Editions Eyrolles, 25€