Des chercheurs américains viennent de publier une étude dans The Journal of Pediatrics, qui révèle qu’une protéine présente dans le lait maternel, pourrait réduire les risques d’infections intestinales chez les bébés prématurés.
La santé des bébés prématurés pose malheureusement souvent problème à la naissance. En effet, nous le savons déjà, un nourrisson prématuré est toujours plus enclin de développer des infections intestinales liées aux bactéries de la famille des staphylocoques, qu’un bébé né à terme. Le nouveau né prématuré, fragile, présente dans la majorité des cas, une carence plus ou moins importante en microbiotes, des bactéries dites intestinales généralement transmises de la mère à l’enfant lors de la naissance. Son système immunitaire se révèle donc défaillant et incomplet, ce qui peut entre autre expliquer l’apparition d’infections nosocomiales. Sans cette barrière naturelle, le jeune bébé est obligatoirement plus exposé aux dangereuses infections, qui peuvent dans certains cas, conduire à des hospitalisations.
Une récente étude, menée par des scientifiques de l’Université du Missouri aux Etats Unis, révèle que les bébés prématurés pourraient être « protégés » des staphylocoques grâce au lait maternel. En effet, ces chercheurs soutiennent la théorie selon laquelle la lactoferrine, une protéine présente dans le lait maternel, pourrait aider à développer une protection immunitaire afin de combler la carence en microbiotes.
Afin de réaliser cette analyse, les chercheurs ont travaillé à partir de 120 nouveau-nés prématurés, entre juillet 2009 et janvier 2012. Parmi les bébés, 60 ont reçu de la lactoferrine deux fois par jour pendant 28 jours. L’objectif de cette enquête était de comparer les selles des différents nourrissons, afin de voir si la protéine du lait maternel avait réellement un impact sur la santé des nourrissons.
En définitive, les scientifiques démontrent que les bactéries néfastes qui peuvent favoriser l’apparition d’infections sont quasiment éliminées chez les prématurés qui ont reçu la protéine, contrairement à ceux qui ont reçu le placebo …
Comment donner de la lactoferrine aux nouveau nés prématurés ?
Allaiter les grands prématurés n’est pas toujours évident. En effet, selon l’état de santé du nouveau né, certaines mamans se trouvent dans l’incapacité d’allaiter leurs petits. Aujourd’hui, afin d’offrir la possibilité aux jeunes bébés de recevoir cette protéine qui pourrait les protéger des éventuelles infections nosocomiales, les chercheurs conseillent les doses de lactoferrine synthétique. L’inconvénient reste le prix, qui varie de 25 à 500$ pour une dose, mais qui reste tout de même inférieur à celui d’une hospitalisation pour un grand prématuré.
Pour terminer, si ces conclusions présentées par l’Université du Missouri ne sont pas encore officielles, elles représentent malgré tout un espoir certain pour les nouveau nés prématurés et leurs familles.