Petites malformations courantes du développement des organes génitaux de nos minots, le phimosis ou le paraphimosis s’opèrent facilement, mais pas forcément.
Le phimosis: une simple question d’adhérence
Chez les garçons, le petit repli de peau qui recouvre le gland du pénis s’appelle le prépuce. A la naissance, gland et prépuce sont souvent collés l’un à l’autre, mais ces adhérences sont tout à fait banales. Le décollage se fera progressivement lors du bain : pas question de décalotter soi-même son enfant, encore moins de « forcer ».
De toute façon, le prépuce ne peut souvent pas être complètement rétracté avant l’âge de deux ans. Cependant, si une infection survient (une balanite), il peut être nécessaire de libérer les adhérences sous anesthésie générale.
Phimosis ou paraphimosis
A l’âge de l’acquisition de la propreté (vers 3-4 ans), il arrive que le prépuce soit trop serré pour pouvoir décalotter le gland : on parle alors de phimosis.
Si le prépuce peut être décalotté mais qu’il reste coincé en arrière du gland, provoquant un « étranglement » douloureux, c’est un paraphimosis.
Attention, le diagnostic de phimosis ou de paraphimosis doit être fait par du personnel médical à l’examen de la miction (quand le petit fait pipi). Les parents ou l’enfant atteint de phimosis ne doivent surtout pas forcer le décalottage !
Phimosis et paraphimosis peuvent se résorber, mais s’ils perdurent il faudra les traiter, car ces deux malformations pourraient occasionner des infections locales et devenir gênants lors des érections puis des rapports sexuels à l’âge adulte.
Phimosis : quel traitement ?
Vers 3-4 ans ou vers 12-13 ans, suivant les cas, le médecin commencera par proposer une crème à base de corticoïde à appliquer pendant deux mois sur le gland, en demandant à la maman (ou à l’ado) de décalotter tous les jours un petit peu. Attention : même si le traitement fonctionne il faudra continuer à décalotter, sinon cela peut se refermer.
Autre traitement possible si le phimosis persiste : l’intervention chirurgicale. Il existe deux possibilités : soit le chirurgien élargit l’extrémité du prépuce grâce à une petite incision suivie d’une suture transversale (plastie du prépuce) ; soit, pour les phimosis les plus invalidants, on opère une ablation partielle ou totale du prépuce sous anesthésie générale (c’est la circoncision). L’enfant se fait opérer le matin et ressort de l’hôpital vers 18h, après avoir fait pipi.
Témoignage de maman :
« Le premier pipi se passe obligatoirement à l’hôpital car c’est assez douloureux. Mon fils de 3 ans et demi a pleuré, il nous a dit que ça le brûlait. Mais dès que nous sommes rentré chez nous, et il était en pleine forme, il jouait tout à fait normalement. Vers 21h il s’est couché (avec une couche pour qu’il se sente plus en sécurité), sans avoir fait pipi, malgré une envie. Il s’est retenu jusqu’à 23h, où il a réussi à faire malgré une grande peur. Ce fut encore douloureux, mais déjà beaucoup moins que le premier pipi. Dans la nuit, rebelote à 2h et à 3h, puis il s’est endormi. Le lendemain matin il s’est levé la couche pleine, sans avoir été réveillé par son pipi. C’était gagné ! Il était rassuré, et hésitait moins pour aller aux toilettes. On lui a ensuite appris à décalotter tout seul, tout doucement, tous les jours dans son bain » raconte Carole, maman de Maxence.
La circoncision en débat
A l’instar de certaines religions, des médecins, notamment dans les pays anglo-saxons, ont systématisé la pratique de la circoncision, insistant sur ses effets bénéfiques en termes de prévention des infections urinaires voire de certaines maladies sexuellement transmissibles. Le problème du phimosis est donc éliminé d’emblée.
A l’opposé, d’autres médecins mettent en avant la perte de sensation du pénis et son impact négatif sur le plaisir sexuel…
A l’arrivée, aucune étude en faveur ou en défaveur de la circoncision n’est concluante, la décision reste donc d’ordre personnel.