Les bons gestes au quotidien pour s’occuper de votre tout-petitCouchage, propreté, soins médicaux et même perception de la personnalité du nouveau-né : il y a un fossé entre les pratiques de mamans d’hier et d’aujourd’hui… La preuve par les faits !
bébé dans les bras jour et nuit
Contrairement à ce qu’assurent certaines anciennes, un nourrisson qui pleure ne se « fait » jamais ses poumons… La nuit, le laisser hurler pendant des heures en espérant qu’il se rendorme est juste traumatisant, car son système biologique n’a pas intégré le rythme jour/nuit. « Vouloir lui apprendre la frustration à cet âge est tout sauf éducatif », assène le Dr Grandsenne, auteur de Bien soigner votre bébé de la naissance à trois ans.
En fait, un bébé fera rarement ses nuits avant cinq semaines, et parfois beaucoup plus tard. Patience donc, et dites-vous toujours qu’un bébé porté est un bébé tranquillisé. De la sérénité engrangée qui l’aidera à acquérir de l’autonomie dans les mois qui suivent. Pas de risque d’en faire un affreux gâté, au contraire ! Par contre, à partir de 8-9 mois il faut se méfier : bébé est maintenant tout à fait capable de vous faire marcher. Il a compris que vous venez dès qu’il appelle et va vouloir en profiter… C’est maintenant qu’il faut mettre le holà.
Lit, pot : de grosses pommes de discorde
La différence primordiale, en fait, entre la manière de faire de nos parents et la nôtre, c’est la position dans laquelle coucher bébé : avant, on considérait qu’il fallait le faire dormir sur le ventre afin d’éviter qu’il ne s’étouffe en faisant une fausse route. Aujourd’hui, on a bouté hors de leur chambre oreiller, couverture et matelas mou, et bébé est couché sur le dos dans une pièce à 19°. Résultat : de 1500 décès par mort subite du nourrisson en 1987, on est passé à 350 en 2005. L’inconvénient de cette position, il est vrai, c’est que le nombre de têtes plates à l’arrière a augmenté. Autres sources de conflit avec les générations passées : le change et l’initiation à la propreté.
Dans le premier cas, exit le décalottage du pénis des petits garçons les premiers mois et le talc qui macère dans les plis. Aujourd’hui, on sèche bien la peau de bébé et on ajoute éventuellement un peu de crème hydratante avant de mettre la couche. Côté propreté, out les « séances pot » qui durent des heures, parfois dès six mois ! Pour passer à la culotte, on attend au moins les deux ans de Junior. On ne tente pas le coup en tout cas avant qu’il ne sache monter et descendre un escalier tout seul en alternant les jambes, preuve qu’il maîtrise ses sphincters.
La bonne manière de soigner bébé
Les grands-mères adorent le sérum physiologique et le mouche-bébé, vrais progrès pour nettoyer le nez et prévenir les rhino-pharyngites. Mais elles ne sont pas toujours au top dans la prise en charge de la fièvre : à présent, on n’hésite plus à déshabiller l’enfant, et les enveloppements frais et le bain tiède ne sont plus systématiques. Côté maladies infantiles, l’arrivée des antibiotiques (années 60) et les vaccins ont transformé le paysage.
L’éradication de la rougeole et la rubéole est en marche depuis la mise en place du vaccin ROR (rougeole, oreillon, rubéole). Les vaccinations contre la coqueluche, la diphtérie, la rage et l’hépatite B sont aujourd’hui établies. Des progrès incroyables, surtout pour les mamies qui ont perdu un petit…
Chaque année, le Conseil Supérieur d’Hygiène de France définit les nouvelles orientations en matière de politique vaccinale ou d’éradication de certaines maladies. Ainsi, la vaccination contre le BCG n’est plus prescrite depuis un an, sauf dans les zones ou les familles à risques.
bébés : toujours du nouveau
D’autres grands changements sont dus à l’évolution de la société en général. Ainsi, les pathologies psychosociales, qui ont toujours existé, se retrouvent aujourd’hui au premier plan : hyperactivité, dépression, difficultés d’apprentissage scolaire… Les pathologies organiques se développent : allergiques, obésité, diabète, asthme.
De nouvelles vulnérabilités prennent forme: enfant prématuré, enfant porteur de handicap, adolescent, maladies rares, inégalités sociales et grande précarité, familles séparées. Le « Rapport de mission du professeur Danièle Sommelet », remis au ministre de la Santé et des Solidarités en avril 2007, montre que la prévention, l’éducation à la santé et le dépistage sont les nouvelles missions des professionnels de la pédiatrie.